Une des particularités du lièvre variable est de changer de pelage en cours de saison. De brun/gris en été, il devient quasiment entièrement blanc en hiver, à l’exception du bout des oreilles, d’où son surnom de « blanchon ». Ce pelage, parfaitement adapté au froid extrême, est aussi très mimétique dans un environnement enneigé.
Ce blanchon en livrée hivernale a été observé et photographié le 23 novembre dernier, dans un alpage de Moyenne Tinée à 2300 mètres d’altitude, dans la zone cœur du Parc national du Mercantour.
De part sa situation géographique à l’extrêmité sud de l’Arc alpin, notre massif a toujours connu une variabilité importante de son enneigement. Mais avec le réchauffement climatique en cours, les hivers tardifs et/ou peu enneigés ont tendance à augmenter significativement. Dans ces conditions, quel avenir pour le lièvre variable dans le Mercantour ?
Pour tenter de répondre à cette question, une vaste étude de l’aire de répartition et de la génétique des populations de cette espèce s'est déroulée sur le territoire du Parc, dans le cadre du programme Alcotra Cclimatt.
Ce travail a permis de mettre en évidence la limite altitudinale qui sépare le lièvre variable de son proche cousin le lièvre d'Europe aujourd'hui.
Fort de cette expérience, le travail va désormais se poursuivre sur l'ensemble du massif alpin français dans le cadre d'un nouveau projet européen POIA Espèces arctico-alpines 2020-2020 piloté par le Parc national du Mercantour et dédié à l'étude et à la conservation du lagopède alpin et du lièvre variable.