Leur détermination va révéler la présence d'une nouvelle espèce d'Odonate pour le Parc national du Mercantour, la 50ème pour notre territoire : l'æschne isocèle (Aeshna isoceles). D'une surface de quelques dizaines de m2 seulement, la petite mare est totalement envahie par les phragmites et se trouve approvisionnée en eau de manière assez constante par la nappe phréatique. Elle est situé à une altitude de 1 120 m et semble d'origine naturelle, bien qu'elle se trouve en bordure du golf de Bois Chenu qui comprend un complexe de zones humides assez anthropisées (mares, ruisseaux et canaux) et caractérisées par une belle richesse en odonates.
Cette mare a été visitée en 2017 et 2018 sans y trouver A. isoceles, mais le cortège total d'espèces recensées est assez varié vu la petitesse de l'habitat : libellule à quatre tâches, agrion port-coupe, sympétrum noir, sympétrum rouge-sang, sympétrum jaune d'or, leste dryade et æschne affine. A noter que, pour ce dernier taxon, ce secteur accueille les seules localités connues du Mercantour.
L'implantation de l'æschne isocèle semble récente sur cette station, et ceci, à une altitude remarquable pour l'espèce. Nous l'interprétons comme un effet probable du réchauffement climatique. C'est d'ailleurs la station la plus haute en altitude de toute la région Sud pour l'espèce.
Dans la même logique, c'est à proximité de ce site que nous avions constaté l'apparition du sympétrum piémontais (Sympetrum pedemonatanum) dans le bassin de Barcelonnette en 2015, puis 2018.
L'attention des gestionnaires du golf a été attirée sur la richesse biologique des différentes zones humides situées sur le périmètre ou directement à proximité.