En montagne, l'hiver est long et chaque année se pose la question de la couverture des besoins des troupeaux durant ces 5 à 6 mois. L'achat de foin extérieur fragilisant l'exploitation sur un plan financier, l'autonomie fourragère est un idéal à approcher. La prairie de fauche fait ainsi vivre le bétail mais aussi les hommes, leur maintien conditionne celui du tissu agricole en montagne.
Côté flore, elles n'abritent pas toujours de plantes remarquables, rares ou patrimoniales : c'est leur diversité qui fait leur richesse. Dans certaines conditions (fauche tardive, fertilisation modérée), on peut recenser jusqu'à une cinquantaine d'espèces végétales dans une même prairie. Cette grande diversité attire de nombreux insectes, qui, eux-mêmes, constituent l'alimentation de base de nombreux petits prédateurs, notamment des oiseaux et des chauves-souris. Leur entretien passé a également créé des microhabitats en lisière de ces prairies (amas de pierres par exemple).
Elles ne représentent plus aujourd'hui que 1 500 ha dans le Parc, presque exclusivement en aire optimale d’adhésion. Elles sont menacées à la fois par l'abandon de la fauche et par l'intensification des pratiques (engrais, irrigation). Leur maintien ainsi que leur gestion raisonnée est un objectif important pour le Parc, qui mène pour cela diverses actions en partenariat avec les éleveurs.
Les actions du Parc sur les prairies
La mise en œuvre de la politique Natura 2000
Le Parc met en œuvre des Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques (MAEC) sur les prairies de fauche dans le cadre de la politique Natura 2000. Il s’agit de contrats passés avec les éleveurs qui s’engagent à maintenir la fauche sur leurs terrains et à assurer une bonne gestion des prairies. Leur particularité est de porter sur un engagement de résultats : conserver la présence d'au moins 4 plantes parmi une liste d'espèces établie localement. Ce sont ainsi 14 exploitations qui se sont engagées à maintenir la qualité écologique de leurs prairies de fauche en 2018. Dans le cadre de ces contrats, un cahier de recommandations est construit par le Parc en partenariat avec la Chambre d’agriculture et est remis a chaque agriculteur engagé dans le dispositif.
Le concours Prairies fleuries
Depuis 2010, le Parc organise le concours des "prairies fleuries" avec les éleveurs des différentes vallées. Ce concours d’excellence “agri-écologique“ constitue la sélection locale du Concours Général Agricole des Prairies fleuries organisé au niveau national. Il récompense les agriculteurs qui relèvent le défi technique de la production d'herbe ou de foin tout en maintenant et favorisant la biodiversité de leurs prairies. Chaque prairie inscrite au concours est soumise au jugement d'un jury d'experts. Ce groupe d'experts aux compétences variées et complémentaires désigne les lauréats sur des critères d’agronomie, de qualité fourragère, de botanique, de phytosociologie, d’apiculture, d’entomologie et de faune sauvage. Il récompense l'équilibre agri-écologique mais aussi la valeur mellifère, apicole, paysagère et patrimoniale de ces milieux menacés à l'échelle européenne.
Plus d’informations : prairiesfleuries.espaces-naturels.fr
En 2017, le concours a été organisé en partenariat avec l'aire protégée Alpi Marittime sur 5 communes des vallées du haut-Var et du Cians et sur la commune italienne de Roaschia.
En 2018, ce sont dans la vallée de la Roya et de la Bévéra et sur la commune italienne de Chiusa di Pesio que se sont rendus les experts pour récompenser des agriculteurs français et italiens.