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Support d’une activité pastorale traditionnelle, les alpages du Mercantour sont des milieux à enjeux environnementaux et patrimoniaux forts. Ces espaces fragiles ne sont pas épargnés par le changement climatique. La compréhension des mécanismes et la mesure des impacts de ces changements sont donc fondamentales pour anticiper dès à présent la gestion de ces espaces remarquables.

 

 

Impact sur la ressource en herbe

Les impacts attendus sur la ressource en herbe dans les alpages sont multiples et se combinent :

  • augmentation de la durée de la saison végétative avec un démarrage de la végétation plus précoce au printemps et un allongement de la production à l’automne,
  • augmentation de l’évapotranspiration impactant le bilan hydrique avec pour conséquence des sécheresses plus fréquentes et plus sévères qui se traduisent par des creux de production fourragère et des atteintes aux écosystèmes,
  • des dégradations du tapis herbacé, exposé à des épisodes de gel tardif (rôle isolant du manteau neigeux en diminution) au printemps et plus exposé à des sécheresses sévères en période estivale. Les pâturages de haute altitude localisés sur des pentes fortes avec des sols fragiles sont particulièrement exposés.

Impact sur la ressource en eau

La gestion de la ressource en eau est une autre dimension essentielle en alpage. L’augmentation des températures risque de se traduire par une hausse des besoins en eau (troupeaux et bergers). Ces besoins en hausse coïncident avec une disponibilité de la ressource en eau en baisse conduisant à des situations tendues. La vulnérabilité des alpages vis-à-vis de la ressource en eau doit être analysée au cas par cas, elle dépend :

  • de la taille du bassin versant dans lequel l’alpage est localisé,
  • de la présence de névés et de glaciers rocheux qui peuvent restituer de l’eau aux sols et aux cours d’eau,
  • de la présence de sources,
  • de la présence de zones humides jouant un rôle de régulateur.
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Alpage du col des Champs. © J. Mansons / PNM

Le Réseau Alpages sentinelles

Pour mieux comprendre et anticiper les conséquences du changement climatique sur les alpages, le réseau « Alpages sentinelles » mène des travaux à l’interface entre recherche scientifique et actions de développement. Il associe des organismes professionnels du pastoralisme et de l’élevage, des gestionnaires d’espaces naturels protégés (Parcs nationaux, Parcs naturels régionaux), des organismes de recherche, ainsi que l’ensemble des éleveurs et bergers utilisateurs des alpages étudiés.

Ce réseau s’appuie sur le suivi d’un échantillon d’alpages répartis dans le massif alpin. Les travaux conduits permettent de mieux connaître les leviers d’adaptation possible pour les différents systèmes pastoraux. Des outils de diagnostic et de conseil sont produits pour accompagner l’adaptation au changement climatique sur les alpages, afin de préserver durablement les végétations d’alpage et les systèmes pastoraux qui les mobilisent et les entretiennent.

Dans le Parc national du Mercantour :

En 2016, deux alpages sentinelles sont mis en place dans le Parc : l’alpage du col des Champs et l’alpage de Sanguinière, tous deux exploités par le domaine du Merle (Montpellier SupAgro).

Afin de compléter le réseau de sites, 5 nouveaux alpages sentinelles ont été mis en place sur le territoire du Parc national depuis 2019 : les alpages du Val d'Enfer Sud, du Démant, de l'Alpe Bonette, de Pis-Parassac, et du Lauzanier.

Pour en savoir plus : cliquez ici

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Suivi annuel de la ressource fourragère dans l'Alpage de Sanguinière. © J. Mansons / PNM

Le dispositif Alpages sentinelles a été soutenu par différents financements dont le projet GeBiodiv, projet franco-italien piloté par la Région Piémont et inclus dans le plan intégré thématique (PITEM) Biodiv’ALP.

Cet PITEM fut porté par la Région Sud-PACA et financé par le programme Alcotra.


Source URL: https://mercantour-parcnational.fr/des-connaissances/lacquisition-et-le-partage-de-la-connaissance/les-sentinelles-des-alpes/alpages