Le tétras-lyre Tetrao tetrix, appelé aussi petit coq de bruyère, est une espèce paléarctique largement répandue en Eurasie : de la Grande-Bretagne jusqu’en Sibérie et en Chine. Il habite surtout les zones boréales et subarctiques, les zones montagneuses, mais également les pelouses et landes plus ou moins boisées. La limite sud de son aire de répartition se situe chez nous dans les Alpes franco-italiennes.
C'est une espèce qui affectionne les climats froids et qui recherche des territoires enneigés durant tout l'hiver. En France, après sa disparition récente des Ardennes, l'espèce n’est plus présente que dans les Alpes entre 1400 et 2300 mètres selon les régions. On le trouve à la lisière supérieure de la forêt à l'étage subalpin. C'est typiquement un oiseau de l'interface entre la forêt et les milieux ouverts.
En savoir plus sur l'espèce : le tétras-lyre
Au cœur de l'hiver, les tétras-lyres creusent des igloos dans lesquels ils passent la majeure partie de leur temps, bien à l'abri du froid et des prédateurs. Ils limitent leur activité au strict minimum, uniquement pour s'alimenter, généralement une heure à l’aube et une heure avant la tombée de la nuit.
Cet oiseau recherche des zones où la neige reste poudreuse pour pouvoir facilement creuser ses igloos. Or c’est aussi les zones les plus prisées des skieurs hors piste … si ces derniers passent trop près d’un igloo, le tétras-lyre va s’envoler dépensant beaucoup d’énergie et quittant la protection de sa cachette pour plusieurs heures durant lesquelles il sera exposé au froid et aux prédateurs. Si il est dérangé à plusieurs reprises, il pourra quitter définitivement une zone très favorable à son hivernage.
Heureusement, de nombreuses zones d’hivernage sont situées sur des versants inaccessibles, mais certaines en revanche sont très fréquentées. Le Parc national a donc cherché à identifier ces sites qui étaient à la fois très favorables à l’espèce mais aussi recherchés des skieurs et/ou raquettistes. Par chance, le tétras-lyre nous laisse des indices de sa présence hivernale. Au fond de son igloo, il fait de nombreuses crottes de forme cylindrique caractéristiques de l’espèce, ces amas de crottes nommés sans originalité « crottiers » sont bien visibles au printemps lors de la fonte de la neige et une bonne zone d’hivernage en comptera plusieurs centaines ! Le recensement de ces zones de crottiers croisées avec la fréquentation hivernale au travers des traces de ski et de raquette nous permet de localiser les zones les plus importantes pour l’hivernage de l’oiseau. Suite à cela, une discussion s’engage avec les acteurs locaux et usagers afin de déterminer la faisabilité de mettre en place une zone de quiétude.
Ainsi dans la zone coeur du PNM 5 zones de quiétude ont été installées : Sanguinière dans le haut Var, Plateau du Laus dans le haut Verdon, Braisse en haute Tinée, Paracouerte en haute Roya et le Boisset en Ubaye. Ces zones sont matérialisées par un dispositif amovible de cordes et fanions. La bonne nouvelle est que les oiseaux jouent le jeu et généralement dès le premier hiver de mise en place ils se réapproprient le site. En parallèle, le Parc national a accompagné 3 stations de ski de son territoire, Pra Loup, Allos et Valberg, à la mise en place de telles zones dans le cadre d’un projet européen LIFE GypHelp.
En savoir plus sur le programme : GypHelp
Si lors de votre randonnée vous croisez l’une de ces zones de quiétude, respectez-là, les tétras-lyres vous en remercient !
Les actions menées en faveur du tétras-lyre par le Parc
Les Podcasts France Bleu Azur :
Pour aller plus loin, vous pouvez écouter les podcasts de France Bleu Azur (lien RSS)
La Chronique du Mercantour :
Les zones tétras'Quiet en détails
Vallée de l'Ubaye - Pra Loup :
Vallée de l'Ubaye - Bois du Fau :
Vallée de l'Ubaye - Bois du Boisset :
Haut Verdon - Val d'Allos - Plateau du Laus :
Vallées du haut Var et du Cians - Sanguinière :
Vallées du haut Var et du Cians - Valberg :
Vallée de la Tinée - Vallon de la Braisse :
Vallée de la Roya - Mont Paracouerte :