Une frontière à imaginer
Le concept de frontière recouvre un large éventail sémantique. Dans son acception la plus moderne, le mot désigne la ligne de séparation entre deux souverainetés. Tracée sur une carte ou matérialisée par un bornage de terrain elle traduit l’accord, le plus souvent consécutif à un conflit armé, élaboré entre deux puissances voisines. Ce qui revient à dire qu’un autre conflit, ou un autre accord pacifique, pourra la rectifier. Les critères retenus pour en établir le tracé ne sont donc pas autre chose que le consensus diplomatique issu de discussions et d’argumentations présentées comme objectives, alors même qu’elles ne relèvent que du pur et simple opportunisme ou d’une stratégie n’ayant aucun lien avec la réalité physique du territoire. Ainsi, l’idée de frontière naturelle, si souvent mise en avant, est loin de s’imposer comme une évidence. Dans les Alpes méridionales, plus précisément dans l’actuel territoire des parcs Alpi-Marittime Mercantour, la question de la frontière n’a commencé à se poser réellement qu’à partir de l’annexion, en 1860, de l’ancien comté de Nice à la France…
Extrait de l’Atlas transfrontalier Marittime-Mercantour / Jean-Loup Fontana.
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