Le moulin, un élément du patrimoine culturel du Parc
A la suite de la création du Parc national dans les années 1980, un travail d’inventaire des activités économiques et patrimoniales fut mis en place.
A partir des cartes topographiques, des cadastres anciens et des témoignages des populations, les agents inventorièrent sur le terrain et répertorièrent sur fiches et fonds cartographiques des milliers de sites. Le moulin de la Barlatte fut l'un de ceux-là. Il était une ruine embroussaillée à quelques mètres du coeur de Parc en bordure du ruisseau de la Barlatte sur la commune de Châteauneuf d’Entraunes.
A l'origine, l'ensemble était constitué d'un bief, tournant les eaux de la Barlatte, et d'une bâtisse abritant pierres de meules et trémie (sorte d'auge en forme de pyramide renversée destinée à introduire le grain). L'eau communiquait un mouvement de rotation à une roue à aubes ou palettes fixées horizontalement. A son pic de fonctionnement, le moulin moulait le grain de près de 1000 paysans des villages et hameaux environnants. Le moulin n'était plus en fonctionnement depuis 1942.
Une longue histoire entre le moulin et le Parc
Conscient de son fort intérêt patrimonial, le Parc national s'est rapproché dès 1982 de la commune et de l’association « garderen Casteu nou » pour étudier les possibilités de restauration de ce bâtiment. L’idée d'un projet de mise en valeur sur le thème « du blé au pain » germa rapidement. Il se concrétisa dans le cadre des programmes d’animation de la zone périphérique du Parc (aujourd'hui « aire d'adhésion »). En plus de la restauration du moulin, le projet prenait en compte celle du four à pain, l’installation d’un agriculteur, la création d’un auberge communale... bref le moulin de la Barlatte fut un des premiers projets de développement durable du Parc national avec une commune et tous ses autres partenaires !
Le chantier de restauration débuta en 1988 avec la réfection de la toiture. Les travaux prirent en compte la protection de chauves-souris (colonie de petit rhinolophes). Le système adopté à l’époque s’intitulait Contrat Mazenot. Un agriculteur passait un contrat aidé par l’État, et la commune et le Parc national fournissaient les matériaux. En 1989, l’aube à roue fut refaite par un artisan local puis héliportée. En 1991, un autre contrat Mazenot permit de remettre en eau le canal et de restaurer l’intérieur du moulin. Dans les années 2000, le Parc avec la commune embauchèrent des emplois jeunes pour poursuivre et valoriser ce travail.
Le moulin étant privé, la commune pour régulariser la situation administrative du bien signa en 1995 un bail trentenaire.
Un moulin, objet d'animation du territoire
Dès 1988, le Parc national organisa des journées de découverte accompagnées pour présenter le site, ses milieux, sa faune et sa flore mais aussi la démarche de recherche d’un développement raisonné de la commune avec la restauration du four, l’installation d’agriculteurs… Chaque année au mois de juin a lieu la fête du moulin où population locale, visiteurs, agents du Parc partagent souvenirs, expériences et projets.
Aujourd’hui encore, on peut moudre son blé au moulin de la Barlatte, cuire son pain au four communal, se restaurer au gîte d’étape le carré du Mercantour ou à l’auberge communale de l’Ecureuil, acheter les produits agricoles au GAEC de la Barlatte (fromages et yaourts de brebis, agneaux…), participer aux promenades nature organisées par la commune et le Parc national.
Le moulin fait même l'objet d'un service marqué Esprit parc national avec un circuit accompagné !