Vallée du haut-Verdon
Association "Courir en haut Verdon Val d'Allos"
"Il y a des choix qu’on fait consciemment et il y en a d’autres, en fait, c’est juste un chemin."
Portrait par Eric Lenglemetz
Recueil de témoignage par Noëlie Pansiot
Vivre à la montagne, en harmonie
Je suis arrivée fin 2010 avec ma famille et on s’est installé à Colmars. L’avantage de mon travail c’est qu’à partir du moment où j’ai internet, je peux travailler. Donc j’ai ce grand luxe de choisir mon lieu de vie sans avoir la contrainte d’être à côté de mon travail. Aujourd’hui, je ne me vois pas habiter ailleurs que dans un cadre de nature. On a vraiment cette chance là et plus ça va, plus ça se renforce en moi. Ce n’était pas forcément quelque chose de très réfléchi.
Au départ, je ne m’étais pas dit : « c’est la montagne à tout prix » ! Mais c’est un choix qui me correspond et qui, aujourd’hui, est complètement en adéquation avec ce que j’ai envie de vivre, avec mon équilibre de vie.
J’aime beaucoup cette vallée : on vit du tourisme mais en même temps on n’est pas envahi comme on peut l’être dans les Alpes plus au nord.
Ce n’est pas forcément facile à expliquer parce qu’on est plus sur du ressenti, sentir quand on est en phase. Ce n’est pas forcément une démarche qu’on fait consciemment. Il y a des choix qu’on fait consciemment et il y en a d’autres, en fait, c’est juste un chemin. Et pour moi, ce chemin m’a conduite ici. Pourtant, je n’ai pas grandi en montagne, j’étais dans une ville périphérique de Nantes. C’est quelque chose qui s’est présenté sans forcément que je m’en rende compte. Et aujourd’hui, même si je travaille beaucoup sur ordinateur, je sais que j’ai cet environnement, je sais que j’ai cette chance : je sors de chez moi, je suis dans cette nature. Voilà, c’est juste cela et ça me correspond.
Le trail des mélèzes
Le trail des mélèzes, même si on n’est pas dans le cœur, on est dans le Parc malgré tout. Je sais que le parcours tel qu’il a été fait était vraiment dans le but de proposer des beaux paysages de montagne, de la nature sauvage, de l’altitude. Donc c’est lié au Parc parce que c’est une nature préservée. De ce point de vue là, c’est unique par rapport à beaucoup de trails qui sont organisés même plus bas, qui sont moins montagnards. Le parcours reste accessible, car ce n’est pas non plus la haute montagne même si on a quelques gros dénivelés. On a de beaux passages sur les crêtes, avec des paysages et des sensations assez uniques...
L’engagement associatif
Ca me fait plaisir de faire des choses pour ma vallée en fait...
Le respect de la nature
Moi je suis judoka. La notion de respect est très importante dans la philosophie du judo et je pense qu’on peut avoir la même approche vis à vis de la nature. Ce respect-là, il doit être présent dans la pratique de la montagne, car ce n’est pas un produit de consommation. C’est quelque chose qu’il faut aborder dans une vraie philosophie. La chance aussi qu’on a d’habiter dans une zone préservée comme le Parc, c’est qu’on y est sensibilisé. Il y a une vraie démarche de sensibilisation autour de la faune, la flore, à travers l’école par exemple. Un jour, on était en région parisienne, ma fille ne comprenait pas pourquoi des gens avaient mis des bouteilles par terre et elle était en colère. Elle avait 6 ans à l’époque et elle disait : « Mais ils sont bêtes les gens, ils sont bêtes. » (…) Elle était persuadée que c’était des enfants. Dans sa tête, ça ne pouvait pas être des adultes qui avaient fait ça. Et justement je trouve que c’est parce qu’on habite des régions comme celle-ci que cela nous apporte cette richesse.
Alors la philosophie qui accompagne le judo est quelque chose que je mets de plus en plus au centre de mon enseignement. C’est effectivement un art martial donc du combat, mais il porte en réalité une dimension tellement plus intéressante sur le rapport à l’autre. Le fait de grandir mais pas seulement physiquement, aussi à l’intérieur. Je parlais du respect parce que c’est une notion qui existe beaucoup dans le sport en général, mais elle fait partie des grandes notions du judo. Moi, je crois vraiment à ça, vraiment.
Je me dis qu’on ne peut pas s’en sortir, que l’humanité ne peut pas s’en sortir si on n’a pas cette notion de respect, d’amitié, d’entraide.
Voilà, entraide et prospérité mutuelle c’est une des phrases du judo aussi. C’est quelque chose qui me parle, qui a vraiment du sens (…)