Partager

30 ans de réintroduction et de protection du gypaète barbu

Les 1er et 2 juillet 2023, le Parc national du Mercantour a fêté les 30 ans d'actions de réintroduction et de conservation du Gypaète barbu au sein du massif franco-italien Marittime Mercantour.

C’est à Saint-Dalmas-le-Selvage et à Saint-Etienne-de-Tinée qu'a été célébré cet anniversaire pour marquer le succès de la gestion et de la préservation de ce vautour si emblématique des Alpes: 3 décennies d’un minutieux travail, mobilisant de nombreux partenaires institutionnels, professionnels, associatifs et privés. La plus belle des preuves de cette réussite est la naissance de 25 gypaètons sur le territoire du Mercantour depuis 30 ans.

Retour sur ces journées en images :

 

30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu

Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Visite du camp des Fourches en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Visite du camp des Fourches en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le Parc a célébré le 30ème anniversaire de la réintroduction du gypaète barbu en présence du Prince Albert II de Monaco © M. Ancely / PnM
Le réseau Gypaète Mercantour © M. Ancely / PnM
Le réseau Gypaète Mercantour © M. Ancely / PnM

Revoir la chronique du Mercantour sur le suivi gypaète (2014)

 

Retour sur 30 ans d'histoire :

Comme d’autres vautours, le gypaète barbu a été victime d’extermination sur la base d’une méconnaissance de l’espèce et a disparu des Alpes du sud au début du XXème siècle et dans de nombreux pays. Il ne restait plus que quelques couples en Europe, dans les Pyrénées).

Depuis, on a pris conscience de son rôle écologique important dans l’écosystème, véritable équarriseur naturel et il fait l’objet d’une protection à l’échelle européenne.

En 1986, un programme d’ampleur internationale a entrepris de réinstaller une population viable et autonome. 

Ainsi, en 1993, soit il y a tout juste 30 ans, la première opération de réintroduction de 3 gypaètes barbus est réalisée au cœur du Parc national du Mercantour dans le hameau de Vignols situé sur la commune de Roubion.

Pendant plus de 20 ans, les lâchers se sont poursuivis sur les sites du Parc Alpi Marittime et du Mercantour, en alternance chaque année. Cette action a été permise grâce au soutien de nombreux partenaires dont la Principauté de Monaco, la Fondation pour la conservation du Gypaète barbu, le soutien financier de l’Europe par les programmes Life et bien d’autres partenaires encore. 

Au total, ce sont 45 jeunes gypaètes qui ont été relâchés en milieu naturel dans les Alpes du sud sur une période de 20 ans. On estime à ce jour plus qu’environ 40 couples (80 individus) de gypaète sont présents dans les Alpes du sud dont 5 régulièrement observés dans le Parc du Mercantour. 

Les premières reproductions en milieu naturel ont donné naissance à 25 jeunes dans le parc qui ont pris leur envol. 
Peu à peu cette reproduction naturelle se substitue aux lâchers qui sont interrompus désormais dans le Mercantour.

Les actions pour la sauvegarde de l’espèce se réorientent vers :

  • la protection des sites de reproduction.
  • le suivi de la reproduction, connaissance génétique, compréhension et réduction des causes de mortalité et programme de baguage.
  • et bien sûr le partage des enjeux de conservation avec les habitants et les usagers, notamment du ciel et de la montagne.

Toutes ces actions se multiplient et font appel à des expertises de plus en plus pointues : observations des oiseaux sur le terrain, suivi GPS, développement de la génétique, partenariats avec les usagers de l’air, mises en place des Zones de Sensibilité Majeure.

Les résultats de toutes ces actions sont très encourageants à l’échelle de l’Europe mais restent encore fragiles, nous ne sommes pas à la fin de l’histoire même si les signaux sont positifs pour la réinstallation de ce grand rapace. Ils demandent à être confortés dans le temps.

En effet, les gypaètes ont des territoires immenses et ne connaissent pas de frontières, de l’Italie à la France, des Alpes-Maritimes à la Slovénie... C’est pourquoi, rappelons-le , les programmes s’inscrivent dans des logiques de conservation internationale, en misant aussi sur le rétablissement de connexion entre les populations des Alpes, des Pyrénées et des Balkans par exemple, pour une réintroduction consolidée au niveau européen.

Le retour du gypaète dans l’arc alpin peut déjà être qualifié de réussite : c’est aussi le révélateur de milieux naturels en bonne santé, avec le retour en masse de nos populations de grands ongulés sauvages ( chamois, bouquetins qui ont vu leurs effectifs très largement augmenter grâce à la protection en coeur de parc) et qui alimentent ces grands rapaces charognards. Un cycle alimentaire complet se rétablit avec le temps. Peu à peu, l’homme répare ce qu’il a perturbé.

C’est une réussite par sa durée, par son ampleur européenne, par la mobilisation de très nombreux partenaires impliqués et l’élan citoyen qu’il a déclenché !

Face à l’érosion massive de la biodiversité, notre aventure collective autour du Gypaète est une bonne nouvelle et un bel exemple d’une réconciliation entre l’homme et le monde vivant dont il fait partie intégrante.

Frise chronologique :

Retrouvez ci-dessous l'historique des 30 ans de réintroduction et de conservation du gypaète barbu (3 pages).

 

En savoir plus :