Pourquoi il n'y a plus d'explications pour chaque gravure dans la nouvelle signalétique Merveilles?
Le site des gravures rupestres du Mont Bego fait l'objet d'une triple réglementation, au titre des Monuments Historiques et de l'archéologie, du Paysage et du cœur de Parc national. Cela amène à une gestion concertée et coordonnée de plusieurs acteurs, partenaires, propriétaires et usagers aux avis multiples qu’il a fallu recueillir puis concilier.
La précédente signalétique, obsolète sur le fond comme sur la forme, nécessitait d'être renouvelée. Un conseil scientifique a été composé pour l'occasion, qui s'est attaché à élaborer un nouveau parcours de visite libre. Il donne les clés de compréhension du contexte chronologique et historique des gravures (périodes, évolutions des modes de sociétés, techniques et typologie, hypothèses d'interprétation etc.).
Cela n'était pas le cas avant. L'absence de reproduction des gravures sur les panneaux est un parti pris recommandé par ce conseil scientifique, qui offre l'occasion au visiteur de découvrir cet art rupestre sans filtre. A titre de comparaison, dessiner une gravure au demeurant visible in situ reviendrait en quelque sorte à poser dans un musée, une reproduction d'un tableau devant son original. Ainsi, l'expérience de découverte est pleinement rendue aux yeux de celui qui regarde et à chacun d'en faire sa propre lecture.
Enfin, ce parcours n'a, en effet, pas vocation à se substituer aux visites guidées qui restent pour l'ensemble des gestionnaires, le mode de découverte et de visite prioritaire à destination du public et sur lesquelles le Parc national investit des moyens financiers conséquents pour permettre un tarif abordable à tous.
Nous avons bien conscience qu’il est difficile de satisfaire tous les avis parfois contraires et nous sommes entourés de spécialistes pour opérer ces choix.
Est-il possible de camper dans le cœur de Parc ? Est-il possible de bivouaquer ?
Le camping se différencie du bivouac par le fait entre autres, que l'action se déroule sur plusieurs nuits au même endroit et sans que l'installation (tente et tout autre abri) soit démontée en journée.
Le camping est interdit en cœur de parc. Seul le bivouac est autorisé, à l'exception du site classé des Merveilles et de Fontanalba, sous certaines conditions, définies dans la réglementation :
- le bivouac est autorisé sous tente, qui une fois déployée, ne permet pas la station debout
- la présence de la tente est autorisée de 19h00 le soir à 9h00 le matin ;
- le lieu du bivouac doit changer tous les jours (une seule nuit au même endroit) ;
- le lieu du bivouac doit être éloigné de plus d'une heure à pied des limites du cœur ou d'un accès routier.
Dans le site classé des Merveilles et de Fontanalba, le bivouac est seulement autorisé sur l'aire située à proximité du refuge de Fontanalba.
Consultez la réglementation : arrêté n°2013-08
Ainsi par exemple, il ne vous sera pas possible de dormir dans un camping-car ou une tente de toit en cœur de parc, même si vous déplacez votre véhicule tous les soirs.
Est-il possible de se promener avec un chien dans le parc ?
Il est interdit d’introduire des chiens à l’intérieur du cœur du parc national, même tenus en laisse ou portés sur soi.
Les chiens sont porteurs de parasites de toutes sortes ; ceux-ci peuvent être véhiculés notamment par les selles et l'urine. Certains de ces parasites sont transmissibles aux ongulés sauvages (Bouquetins, Chamois...) et peuvent provoquer leur mort. C'est par exemple le cas de la maladie du « tournis » provoquée par des vers intestinaux hébergés par les chiens.
Quelque soit leur taille, les chiens conservent toujours un instinct de prédation, qui s'exprime notamment lorsqu'ils jouent. Les chiens sont ainsi ravis de se défouler dans les vastes espaces, aboyant et courant après les marmottes, les chevreuils, les oiseaux...
Lorsqu'ils poursuivent des ongulés sauvages, ils peuvent les conduire à sauter des parois abruptes où, malgré leur agilité, ils peuvent chuter et se rompre les os. Sans en arriver là, le stress de la poursuite peut conduire les femelles pleines à avorter, ou à l'abandon du petit.
Lorsqu'ils aboient, les chiens font fuir les animaux sauvages en des lieux où ils peuvent retrouver une certaine tranquillité. Ces lieux peuvent ne pas leur offrir les ressources alimentaires qui leur sont nécessaires ou de bonnes conditions de repos (camouflage). L'effort de fuite, l'arrivée dans un lieu moins propice à l'alimentation ou au repos, les trajets pour retrouver un meilleur environnement peuvent fortement entamer les chances de survie de la faune sauvage, surtout lorsque le dérangement est régulier. C'est autant de temps perdu à ne pas satisfaire ses besoins vitaux. Or, les animaux sauvages n'ont que quelques mois pour reconstituer leur réserve de graisse avant l'arrivée des rigueurs hivernales...
Enfin, les chiens peuvent détruire, directement ou indirectement, les couvées d'oiseaux nichant à même le sol (comme c'est le cas pour le Tétras-lyre, le Lagopède et la Bartavelle) ou les portées de petits mammifères (Lièvre variable, Marmotte, Lièvre commun...).
Aucun chien ne peut bénéficier d'un préjugé favorable.
Le législateur a donc souhaité minimiser au maximum les risques liés à la fréquentation « normale » des chiens dans un espace accessible à tous.
La réglementation spéciale interdit donc tous les chiens dont la présence n'est pas strictement indispensable à l'autonomie de l'homme ou aux activités économiques majeures de la montagne.
C'est ainsi que seuls sont autorisés :
- les chiens utilisés pour la protection, la surveillance ou le gardiennage des troupeaux,
- les chiens guide-d'aveugle ou d'assistance aux personnes à mobilité réduite,
- et bien sûr, les chiens utilisés dans le cadre de missions de secours ou de police.
Peut-on randonner dans la vallée des Merveilles sans guide ?
Vous pouvez randonner dans la vallée des Merveilles sans guide, mais à condition :
- de rester impérativement sur les chemins balisés
- de ne pas marcher sur les rochers situés de part et d'autre des sentiers, ni toucher aux gravures qui s'y trouvent
- de ne pas utiliser de bâtons de marche avec des embouts métalliques
Nous vous rappelons en outre qu'il est interdit de faire quelconque marque, graffiti ou gravure, quelque soit le support.
En effet, avant que ces règles très contraignantes soient édictées, de nombreuses dégradations du site archéologique se sont accumulées au fil des visites et des randonnées.
Les blocs rocheux situés près des sentiers sont nombreux à porter les marques des embouts ferrés, le passage répété de milliers de chaussures de randonnée en a même érodé certains.
Des petites gravures ont ainsi été abîmées, parfois à tel point qu'elles sont devenues illisibles ou qu'elles ont disparu aujourd'hui.
Les graffitis contemporains des visiteurs ont également fortement endommagé le site ; le meilleur exemple, et le plus malheureux, se trouve être la « paroi vitrifiée » du site des Merveilles. Cette magnifique dalle rocheuse, située en bordure de sentier, porte aujourd'hui les marques de décennies de fréquentation touristique. Les gravures originelles qui s'y trouvaient sont pour certaines irrémédiablement perdues sous des gravures plus récentes, dénuées de représentativité culturelle ou historique.
Consultez la réglementation : arrêté n°2013-09
Est-il possible de faire un feu de camp dans le parc ?
L'usage du feu est interdit en cœur de Parc, à l'exception des feux à l'intérieur d'un bâtiment et de l'usage des réchauds portatifs autonomes.
Le feu détruit la végétation qui se trouve sous le foyer, soit directement par les braises soit par l'intermédiaire de la chaleur. Les organismes vivants dans le sol sont également atteints. Un sol brûlé devient stérile, la vie du sol aura beaucoup de mal à recoloniser l'espace surtout à des altitudes élevées et sous des conditions climatiques parfois extrêmement rudes (en hiver notamment).
Par ailleurs, les risques incendies sont très importants dans les départements des Alpes Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Même en-dehors du cœur de parc national, l'usage du feu est réglementé par des arrêtés préfectoraux.
Nous ne pouvons donc que vous conseiller d'être particulièrement vigilants sur les conditions d'usage de votre réchaud portatif (en cœur de parc), comme de votre feu de camp (en dehors du cœur).
Résumé des arrêtés préfectoraux
Alpes-Maritimes : Dans les zones situées à moins de 1 500 mètres d'altitude (zones bleues) et en dehors du cœur de Parc, les feux de camp (feux dits « de cuisson ») sont interdits toute l'année pour les personnes autres que les propriétaires et ayants-droits (héritiers, locataires, prestataires).
Pour les propriétaires et ayants-droits, l'interdiction se limite à la période du 1er juillet au 30 septembre.
Dans les zones situées à plus de 1 500 mètres d'altitude et en dehors du cœur de Parc, les feux de camp sont autorisés sans obligation particulière.
Consultez la réglementation départementale (hors cœur de parc) : arrêté préfectoral n°2014-453.
Alpes-de-Haute-Provence : A l'exception des propriétaires et ayants-droits, les feux sont interdits toute l'année à proximité des landes, garrigues, maquis, bois et forêts, plantations et reboisements quelque soit l'altitude.
Pour les propriétaires et ayants-droits, l'usage du feux est interdit du 15 mars au 17 octobre. En dehors de cette période, les feux doivent être éloignés des formations végétales pré-citées (200 m minimum) et ne peuvent être allumés que lors des journées dénuées de vent fort (vitesse supérieure à 40 km/heure : les grosses branches ou les troncs des jeunes arbres sont agités)
Consultez la réglementation départementale (hors cœur de parc) : arrêté préfectoral n°2013-1472.
Lorsqu'il n'y a plus de place pour stationner sur le parking aménagé, est-ce que je peux garer mon véhicule sur le terrain qui se trouve juste à côté ?
Plusieurs aires de stationnement situées en limite ou dans le cœur du parc national ont été aménagées pour accueillir les véhicules de passage. Ils sont signalés par des panneaux routiers ou par des panonceaux posés par le Parc national.
De manière générale, il convient de stationner son véhicule à ces emplacements signalés, car dans le cas contraire, vous risquez d'être en infraction. Il vaut donc mieux faire quelques minutes de marche supplémentaires et se garer en bord de voie sans gêner la circulation.
Est-ce que je peux circuler sur une piste située dans le cœur de parc, avec mon véhicule, lorsqu'il n'y a pas de panneau ou de barrière indiquant que la circulation est interdite ?
En cœur de parc national, la circulation des véhicules motorisés est interdite de manière générale en-dehors des voies ouvertes à la circulation publique (routes).
En-dehors des routes, les seules « pistes » autorisées sont les suivantes :
- piste reliant l'Authion à Colla-Bessa (commune de Breil-sur-Roya 06)
- piste reliant Bayasse au col de la Moutière (commune d'Uvernet-Fours 04)
- piste reliant le faux col de Restefond au col de la Moutière (commune de Jausiers 04)
Attention !
Sur ces pistes, la circulation est susceptible d'être temporairement interdite notamment en période hivernale (les pistes ne sont pas déneigées), afin de garantir la sécurité des usagers et la tranquillité du cœur de parc.
Sur ces pistes également, la vitesse de circulation et les possibilités de stationnement sont réglementées.
Pour la piste de la Moutière, consultez la réglementation ici arrêté n°2013-02
Consultez la carte de localisation des pistes ouvertes à la circulation motorisée ici.
Si vous ne vous trouvez pas sur l'une de ces trois pistes et même si vous ne voyez pas de panneau ou de barrière, vous devez considérer que vous n'êtes pas autorisé à circuler sur la piste en véhicule.
Ne soyez toutefois pas étonné si vous croisez un véhicule en circulation ou en stationnement. En effet, le directeur du Parc national peut délivrer des autorisations dérogatoires sur demande ; dans ce cas, le véhicule est identifié et une carte officielle doit être apposée bien en évidence derrière le pare-brise.
Ces autorisations sont délivrées :
- pour l'accès des personnes privées à leurs propriétés bâties situées en cœur de parc,
- pour l'accès à l'aire de stationnement autorisé située sous le col de Salèse (commune de Saint-Martin-Vésubie),
- pour les besoins des activités autorisées en cœur de parc (activités pastorales, agricoles, forestières, hydroélectriques, hébergements et restauration...),
- pour la réalisation des missions scientifiques ou des missions de l'établissement du Parc.
- pour la réalisation de missions de service public (véhicules des mairies, d'EDF, etc.)
Nous souhaitons réaliser une randonnée à cheval ou avec des animaux de bât dans le Parc ? Est-ce possible ?
Vous pouvez randonner à cheval ou avec un âne dans le cœur du parc national à condition :
- de strictement rester sur les sentiers balisés et indiqués dans les guides de randonnée édités par le Conseil départemental (randonnées pédestres et équestres)
- que votre groupe ne compte pas plus de 10 animaux montés ou bâtés. Au-delà de ce nombre, une autorisation est à demander auprès du directeur du Parc national. Dans ce cas, votre demande sera étudiée (itinéraires, lieux de pause ou bivouac, nombre d'animaux) en tenant compte notamment, des usages agro-pastoraux existants (traversée d'alpages) et des sensibilités environnementales connues à la période donnée.
Consultez la réglementation : arrêté n°2015-02
Comment savoir si je suis dans la zone réglementée du cœur de parc ou si je suis en-dehors ?
Nous vous conseillons tout d'abord de bien regarder les cartes de randonnée qui couvrent le territoire du Parc national du Mercantour.
Sur les cartes IGN dédiée à la randonnée (cartes Top 25 / Série bleue), la limite du cœur de parc est indiqué par un trait vert clair, assez large, et par l'image « d'une spirale blanche sur fond vert » répétée à intervalles réguliers.
Lorsque vous dépliez la carte, vous pourrez voir la continuité de cette limite tout autour de l'espace classé en cœur de parc national.
Ensuite, lorsque vous êtes sur place : il faut ouvrir l’œil !
Lorsque vous vous baladez sur un sentier du Parc national du Mercantour, plusieurs situations vous mettent en présence des indications nécessaires pour savoir à partir de quand vous entrez (ou vous sortez) du cœur du parc national.
Au départ des sentiers de randonnée et des aires de stationnement de véhicules, de grands panneaux vous indiquent que l'itinéraire se situe à proximité du cœur de parc national.
Plusieurs informations vous sont données : les panneaux présentent une carte du site, son histoire, la faune et la flore sauvages qui s'y trouvent etc..
Un panneau spécifique rappelle les principaux extraits de la réglementation à connaître et respecter ; les pictogrammes (images carrées, vert sur fond jaune) sont là pour attirer votre attention.
Si vous poursuivez votre chemin sur l'itinéraire de randonnée, vous allez croiser de nouveau un panneau ou plus simplement, un poteau en bois positionné sur le bas-côté. Le panneau ou le poteau en bois portent également les pictogrammes (vert sur fond jaune) rappelant les règles à respecter en cœur de parc national.
Dès que vous voyez ce type de mobilier, vous entrez réellement dans le cœur de parc.
A proximité de cette borne ou le long de certaines routes ou pistes, vous pourrez également apercevoir une marque apposée sur un arbre, un rocher, ou tout autre support fixe du paysage. Cette marque est bien spécifique : elle a la forme d'un hexagone peint de couleur verte.
Ces « balises » servent de repères pour situer sur le terrain, la limite de la zone cœur
Est-il possible de chasser dans le Parc ?
Il est interdit d'introduire des armes ou des munitions dans le cœur de Parc, la chasse y est interdite.
Tous les animaux sont protégés en cœur de parc, car ils représentent une part essentielle de la biodiversité française.
Est-il possible de pêcher dans le Parc ?
De manière générale, la pêche est autorisée en cœur de Parc national du Mercantour.
Vous devez toutefois respecter en tout point les arrêtés préfectoraux qui réglementent les secteurs, les périodes, les espèces, les tailles minimales, le nombre de captures, et les modes de pêche autorisés.
Plus d'infos :
- Site internet de la FDAAPPMA06 : www.peche-cote-azur.com
- Site internet de la FDAAPPMA04 : www.federationpeche.fr/04/
Pourquoi le survol non motorisé et plus particulièrement en parapente est-il réglementé au-dessus du cœur du parc national ?
Le survol à basse altitude d'une voile ou d'un appareil, même non motorisé, produit chez les animaux sauvages des comportements d'alerte, de stress et souvent de fuite.
La course des animaux au sol a souvent une trajectoire aléatoire, ils tentent de se soustraire à l'ombre portée et à la vue de leur « poursuivant » qu'ils assimilent à un grand prédateur aérien (grand rapace notamment). Ces courses folles induisent des risques d'accidents (chute d'un surplomb rocheux) et de prédation (sur les jeunes de l'année laissés à l'abandon par leur parent en fuite).
Dans les airs, les rapaces pratiquent le même type de vol que les parapentes pour atteindre leurs territoires de vie (territoires de chasse, site de nidification, site de regroupement en hivernage etc.). Chez certaines espèces très territoriales, le partage de l'espace aérien peut induire des comportements d'agressivité voire d'hostilité : le pratiquant de vol-libre est considéré comme un concurrent (pour la nourriture ou l'emplacement du nid) mais également, comme un prédateur potentiel du poussin qui vient de naître (exemple de prédation des poussins de Gypaète barbu par un Grand corbeau).
Ces incidences diminuent directement ou indirectement le taux de survie de la faune dérangée, notamment parce qu'elles les perturbent dans leur processus d'alimentation (surtout à l'automne, avant la disette hivernale) ou dans leur processus de reproduction (au printemps).
Le survol du coeur du parc à une hauteur inférieure à 1000m du sol en activité de vol libre est donc réglementé par le directeur du Parc.
Cette réglementation a pour objectif de trouver un compromis acceptable entre la préservation de la faune sauvage et la demande croissante des pratiquants de cette activité.
Par conséquent, seul un nombre limité de secteurs est autorisé à la pratique du vol-libre, que ce soit en « vol de distance » (survol de longue distance, avec recherche d'ascendances thermiques le long des parois) ou en « vol randonnée » (survol de courte distance entre les sites de décollage et d'atterrissage, sans recherche d'ascendant thermique).
D'une certaine manière, la pratique des sports aériens impacte également les paysages.
Les paysages des cœurs de parcs nationaux sont remarquables. La présence de voiles multicolores dans le ciel nuit à leur qualité et à leur aspect « sauvage », en les banalisant.
Consultez la réglementation : Arrêté n°2016-02 - Vol libre