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Samuel Nydegger

Vallée du Haut-Var

Paysan et fromager, compagnon de Marie Chevrollier

« On dit que la différence entre le pays plat et la montagne, c’est que la montagne, ça a une âme. »

Samuel Nydegger

Portrait par Eric Lenglemetz
Recueil de témoignage par Noëlie Pansiot

 

La ferme idéale

Pour moi, la ferme idéale est la plus autonome possible.

Ça ne fait pas trop sens pour moi de faire un élevage de poules pondeuses alors qu’on ne produit pas de céréales par exemple. Du coup, on a un peu de poules, un peu de cochons. On achète des céréales pour les brebis donc ce n’est pas encore l’idéal mais c’est vraiment ce que je recherche, que la production soit basée sur ce que le terrain donne (…)

 

Ici

Dans notre quotidien, lorsque je fais les clôtures, je m’assois et je regarde. Tôt le matin, tard le soir, il y a des ambiances qui sont toujours super. Pas seulement pour les oreilles, mais aussi pour les yeux. Ça change toujours : les ombres, les nuages, les lumières, c’est quelque chose qu’on est très content de pouvoir vivre. Après on essaye de pouvoir le partager avec des gens qui viennent d’ailleurs. Une fois partis, on a souvent des retours qui nous montrent qu’on a su leur procurer un souvenir, pas seulement de ce qu’ils ont vécu avec nous, mais aussi de ce qu’on leur a montré et fait vivre (…)

 

On dit que la différence entre le pays plat et la montagne, c’est que la montagne, ça a une âme. D’ailleurs, ce n’est peut être pas par hasard qu’on a plein d’histoires un peu fantastiques sur les montagnes, c’est un lieu un peu mystérieux.

Ça peut être dangereux, ça peut surprendre et puis surtout ce que je trouve le plus intéressant dans un relief montagneux, c’est qu’on n’a pas besoin de se déplacer beaucoup et le paysage change complètement. Maintenant je suis ici et je regarde là-bas. Si je me déplace au bout du village et que je regarde dans la même direction, c’est complètement différent. Le relief, il change tous les jours en fait. Et puis après, y a de quoi s’amuser, voir un visage par exemple juste en face de nous : ça ressemble un peu à deux yeux, une bouche, ça dépend des ombres (…)